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Entre la vision de Marcus Garvey d’un panafricanisme « maximaliste » radical au début du XXe siècle qui avait notamment pour ambitions la restauration de la dignité de l’homme noir, la lutte contre le colonialisme, la réhabilitation et le rapprochement des peuples noirs dispersés - et celle d'un panafricanisme « minimaliste » - qui généra l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1963 sous l’influence de figures « assimilationistes » telles que Félix Houphouët Boigny ou Léopold Sédar Senghor -, que signifie aujourd’hui l’unification du continent africain proclamée en 2002 avec la création de l’Union Africaine ? Piège du libéralisme, stratégie post-coloniale, quête d’une identité noire, errance politique héritée des siècles d’oppression, véritable émergence d’une prise de conscience identitaire ou réelle construction d’une identité « non-blanche » ?
Autant de questions qui nécessitent non seulement d’aborder le panafricanisme sous l’angle de la reconstruction géopolitique de l’Afrique, mais également de faire un examen des attitudes noires durant ces deux derniers siècles ; car il est impossible et illusoire de comprendre le panafricanisme, de sa genèse à ses tentatives d’implantation, sans interroger les séquelles de l’esclavage et de la colonisation, et sans soulever l’urgence de l’établissement/rétablissement du lien à la fois entre le continent et les diasporas, mais aussi entre les diasporas elles-mêmes.
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